24 May, 2011

ces lettres... ces lettres...


Werther... Werther...
Qui m'aurait dit la place que dans mon coeur
il occupe aujourd'hui?
Depuis qu'il est parti, malgré moi,
tout me lasse! Et mon âme est pleine de lui!
Ces lettres!
ces lettres!
Ah! je les relis sans cesse...
Avec quel charme...
mais aussi quelle tristesse!
Je devrais les détruire... je ne puis!
"Je vous écris
de ma petite chambre:
au ciel gris
et lourd de Décembre
pèse sur moi comme un linceul,
Et je suis seul! seul! toujours seul!"
Ah! personne auprès de lui!
pas un seul témoignage de tendresse...
ou même de pitié!
Dieu! comment m'est venu ce triste courage,
d'ordonner cet exil et cet isolement?
«Des cris joyeux d'enfants montent
sous ma fenêtre,
Des cris d'enfants!
Et je pense à ce temps si doux.
Où tous vos chers petits jouaient
autour de nous!
Ils m'oublieront peut-être?»
Non, Werther, dans leur souvenir votre
image reste vivante...
et quand vous reviendrez...
mais doit-il revenir?
Ah! ce dernier billet me glace et m'épouvante!
"Tu m'as dit: à Noël, et j'ai crié: jamais!
On va bientôt connaître
qui de nous disait vrai! Mais
si je ne dois reparaître
au jour fixé, devant toi,
ne m'accuse pas,
pleure-moi!
«Ne m'accuse pas, pleure-moi!»
Oui, de ces yeux si pleins de charmes,
ces lignes...tu les reliras,
tu les mouilleras de tes larmes...
O Charlotte, et tu frémiras!»
...tu frémiras!
tu frémiras!

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